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EN 5 POINTS
Chercheur inclassable, à la fois géologue et paléontologue, religieux et théologien, grand voyageur et aventurier, Pierre Teilhard de Chardin est né le 1er mai 1881 à Orcines, près de Clermont-Ferrand, et décédé le 10 avril 1955 à New York.
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Le foisonnement intellectuel de cet esprit brillant et indépendant ne lui attira pas que des sympathies de la part de ses collègues universitaires et de ses supérieurs ecclésiastiques. Il affronta suspicions et incompréhensions tout au long de sa vie. Ce fut une source de réelle souffrance.
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La conciliation de la science et de la foi fut le grand défi que chercha à relever Teilhard. Il mena, non pas parallèlement, mais de façon convergente, sa vie religieuse et ses activités scientifiques, l’une et l’autre étayant sa réflexion sur l’homme, l’évolution et le Christ. Ses travaux scientifiques, loin de l’écarter de la religion, nourrirent au contraire sa spiritualité : la théorie de l'évolution et la foi chrétienne ne font qu’un.
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Son œuvre la plus célèbre, "Le Phénomène humain", propose une vision de l'évolution non seulement comme un processus biologique, mais aussi comme un mouvement spirituel vers une conscience collective, qu'il appelle "Noosphère", enveloppe pensante de l’Univers. Cette convergence des énergies humaines amène l’humanité à une transcendance spirituelle qu’il nomme « point Omega ».
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Controverses : malgré ses contributions significatives, ses idées ont souvent été controversées, tant dans les cercles scientifiques que religieux. Néanmoins, sa vision continue d'influencer des penseurs contemporains dans les domaines des sciences, de la spiritualité et de la philosophie.
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LA VIE DE TEILHARD
EN QUELQUES DATES CLÉS
1881 – 1898 : Enfance en Auvergne Issu d’une famille nombreuse établie à Clermont-Ferrand, Pierre Teilhard naît le 1er mai 1881 à Sarcenat. Il hérite par son père du goût pour les sciences naturelles, et par sa mère, d’une profonde piété. Il quitte l’enseignement familial à 11 ans pour entrer au Collège de Mongré, à Villefranche-sur-Saône.


1912 – 1914 : Premiers pas de chercheur en paléontologie humaine En 1912, il rejoint le laboratoire de paléontologie du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, sous la direction du professeur Marcellin Boule. Il étudie les fossiles des phosphorites du Quercy et travaille sur des fouilles à Altamira en Espagne.

1918 – 1922 : Formation scientifique à Paris Certificats de licence ès sciences naturelles en géologie, botanique et zoologie puis thèse de doctorat ès-science sur les Mammifères de l’Éocène inférieur français et leurs gisements. Mention « très honorable », pour laquelle il reçoit le prix Visquenel (prix de géologie). Nommé maître de conférences de géologie à l’Institut Catholique de Paris. Est mis en relation avec Maurice Blondel par le jésuite Auguste Valensin. 1919 : « La puissance spirituelle de la Matière » 1922 : Rencontre du père Henri de Lubac sj (1896-1991) Maître de conférences puis professeur en Géologie à l’Institut Catholique de Paris

1924 – 1925 : Enseignement à l’Institut catholique de Paris et au Muséum d’Histoire naturelle. Nombreuses conférences et animation de retraites pour les grandes écoles françaises qui marqueront bon nombre de ses auditeurs. Difficultés avec sa hiérarchie à la suite de la transmission anonyme à Rome de ce qui n’est pour lui qu’une « note de recherche » au sujet du Péché Originel relu à la lumière de l’évolution de l’humanité. Ces écrits lui vaudront d’être démis de ses fonctions par la Curie romaine et envoyé en exil en Chine.

1946 – 1951 : Retour en France Retour à Paris et reprise de ses conférences et ses voyages internationaux : États-Unis, Rome, Belgique, Grande-Bretagne, Afrique du Sud. Nommé en 1950 membre non-résident de l’Académie des Sciences. 1946 : Officier de la Légion d’Honneur (il était déjà chevalier à titre militaire) au titre des Affaires étrangères pour les services rendus aux institutions chinoises 1947 : Infarctus « Le Cœur de la Matière » 1948 : Proposition de Chaire au Collège de France qui lui est refusée. 1950 : Élection à l’Académie des Sciences comme membre résidant à l’étranger. 1950 : Encyclique Humani generis qui semble viser, entre autres, les positions de Teilhard de Chardin sur l’évolutionnisme
1955 : Décès Décès brutal à New York le 10 avril, le dimanche de Pâques, ainsi qu’il l’avait souhaité. Il sera inhumé dans le cimetière du noviciat jésuite à Poughkeepsie, dans l’État de New York.


1899 – 1912 : Formation jésuite En France puis à l’étranger à la suite des expulsions des congrégations sous la 3ème République : 1899-1903 : noviciat jésuite d’Aix en Provence, séminaire à Laval puis Jersey. 1903-1908 : régence au Caire où il enseigne la physique et la chimie. 1907 : Encyclique Pascendi Dominici gregis qui condamne le modernisme, “synthèse de toutes les hérésies” 1909 : Théologat à Hastings où il rencontre les jésuites Pierre Rousselot, Victor Fontoynont, Pierre Charles, Joseph Maréchal. Il lit Henri Bergson, John Henry Newman, et prend conscience de l’évolution. 1910 : Obligation pour les prêtres et religieux de prêter le “serment antimoderniste”. 1911 : Ordination à Hastings le 24 août.

1914 – 1918 : La Grande guerre, « baptême dans le réel » Prêtre-brancardier, il est mobilisé dans un régiment de tirailleurs marocains. Il participe à toutes les grandes batailles : Artois, Verdun, Chemin des Dames… C’est dans ce cadre dramatique de la première guerre mondiale où il va connaître « le baptême dans le réel », que va éclore sa pensée philosophique qu’il exprimera dans ses lettres à sa cousine Marguerite Teilhard-Chambon. Il refusera d’être nommé aumônier, à un grade d’officier, préférant rester près des hommes. Il sera donc caporal. Cité à l’ordre de la Division, puis à l’ordre de l’Armée, il reçoit la Médaille militaire et devient Chevalier de la Légion d’honneur à la demande de son régiment. « Genèse d'une pensée ». « Journal ». 1916 : « La Vie cosmique » dans « Les écrits du temps de la guerre ». 1918 : Vœux solennels de jésuite.

1923 – 1924 : Premier séjour en Chine, appelé par le père Emile Licent sj. En Mongolie, dans la boucle du Fleuve Jaune-Ordos : découverte de restes humains et d’outils paléolithiques. Confirmation de la présence de l’homme préhistorique en Asie. 1923 : « La Messe sur le Monde »

1925 – 1946 : Exil imposé en Chine 1926 : Élu Président de la Société Géologique de France. Séjour chinois entrecoupé de très nombreux voyages à travers le monde - Éthiopie, États-Unis, Grande-Bretagne, Inde, Java, Birmanie – et de fréquents retours en France. Il côtoie scientifiques et diplomates. 1926-1927 : « Le Milieu Divin ». 1929 : Conseiller Honoraire au service Géologique de Chine. Il étudie l’histoire des Mammifères de la Chine du Nord et collabore étroitement aux fouilles de Choukoutien, où il découvre les preuves que l’Homme de Pékin, le Sinanthrope – un Homo erectus – est faber, c’est-à-dire qu’il pratiquait la taille des pierres et connaissait l’usage du feu. Ce voyage en Chine, sera de plus, le premier d’une longue série qui le mènera en Éthiopie, en Inde, en Birmanie et à Java. devient un scientifique renommé en Chine, aujourd’hui encore. 1929 : Sillonne la Corne de l’Afrique avec Henry de Monfreid. 1930 : Arrivée du biologiste Pierre Leroy avec qui Pierre Teilhard crée à Pékin l’institut de Géobiologie. 1931-1932 : Participe en tant que géologue à la Croisière Jaune (ou Expédition Citroën) et réalise la première coupe géologique de la Chine. Mise à l’Index du jésuite Edouard Le Roy 1933 : Proposition de rejoindre l’Institut (Académie des Sciences) qui lui est refusée. 1936 : Année marquée par deux épreuves : la mort de sa mère et celle de sa sœur Marguerite. C’est par elle, qu’il perçut un sens de la souffrance plus intime même que celui éprouvé pendant la guerre. Il écrira pour elle, alors présidente de l’Union des Malades, « l’Energie spirituelle de le Souffrance ». 1937 : Reçoit, au congrès de Philadelphie, la médaille Mendel en reconnaissance de ses travaux de paléontologie humaine. La médaille Mendel a été créée par l’université de Villanova (USA) pour distinguer les savants ayant fait progresser la science. La guerre sino-japonaise rend difficiles les conditions de son exil. 1940 : Fonde en 1940, l’Institut de Géobiologie à Pékin qui éditera une revue scientifique très régulièrement. Proposition de rejoindre l’Institut (Académie des Sciences). « Le Phénomène humain »

1951 – 1955 : Exil imposé aux États-Unis Installation à New York pour un second exil. Accueilli par la Wenner Gren Foundation, il se rend à nouveau sur des sites fossilifères d’Afrique du Sud puis en Rhodésie, sur les traces des hommes fossiles. Traversée des USA d’Est en Ouest. Toutes les personnalités qui passent à New York viennent le voir : André Malraux, Paul Claudel, Romain Gary, Jacques Maritain, le dominicain Maurice Montuclard… « Le Christique »

LA PENSÉE DE TEILHARD
ET SON RAYONNEMENT
Une pensée en recherche
Pierre Teilhard de Chardin a eu une vie riche et complexe, marquée par ses passions pour la science et la spiritualité. Après avoir rejoint la Compagnie de Jésus en 1899, il a poursuivi des études en sciences naturelles et en théologie. En 1912, il a obtenu son diplôme en géologie et en paléontologie, ce qui l'a amené à participer à des missions scientifiques à travers le monde, notamment en Chine, où il a découvert des fossiles importants, comme ceux de l'Homo erectus.
Une pensée d’union
Teilhard a toujours été fasciné par l'idée de l'évolution, qu'il voyait non seulement comme un processus scientifique, mais aussi comme un chemin vers une réalisation spirituelle. Il a développé le concept de la "Noosphère", qui désigne la sphère de la pensée humaine et de la conscience collective. Selon lui, l'évolution mène à une convergence vers un point ultime qu'il appelle le "Point Oméga", une sorte de sommet de l'évolution où l'humanité et le divin se rejoignent.
Une pensée de personnalisation
Ses idées ont été rassemblées dans plusieurs ouvrages, dont “Le Phénomène humain”, “La Vision du passé”, ”Le Milieu divin”, “Science et Christ“. Cependant, ses écrits ont souvent été mal compris et critiqués par certains membres de l'Église catholique, qui les considéraient comme trop en avance sur leur temps ou en contradiction avec la doctrine chrétienne.
Une pensée rayonnante
Malgré cela, Teilhard a continué à écrire et à enseigner, et son influence a perduré après sa mort. Aujourd'hui, au 21ème siècle, il est reconnu comme un pionnier de la pensée interdisciplinaire, inspirant des discussions sur la science, la spiritualité et la place de l'humanité dans l'univers.
L'OEUVRE DE TEILHARD
Dès 1955, après la mort de Teilhard, sa légataire Jeanne Mortier publie son œuvre, bien que restée souvent à l’état d’ébauches, en commençant par « Le Phénomène humain », puis en treize tomes aux Éditions du Seuil, entre 1955 et 1976.
Teilhard a publié près de 300 articles scientifiques et écrit plus de 200 essais philosophiques et théologiques. Près de 3 000 lettres de lui ont pu être conservées, ainsi qu’une partie de son Journal. Une grande partie de son abondante correspondance reste encore à éditer.

























